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C'est une lettre que Proudhon érivait a son frère, qui s'appele Charles, pendat qu'il était imprisonné

Pour voir en anglais, pouusez ici

A M. CHARLES PROUDHON1

Conciergerie, 18 août 1849

  Mon cher Charles, puisque tu as vu Dessireier, tu sais à peu près comme je suis en prison. La Conciergerie est l'ancien palias de saint Louis transformé en prison; toutes les chambres y son voûtées; les prisonniers n'occupent que le rez-de-chaussée et le premier étage. C'est à la Conciergerie qu'ont été écroués Ravaillac, Mandrin, Marie-Antoinette, les Girondins, Louis Bonaparte, actuellement Président de la République, et une foule d'autres personnages plus ou moins estimables et célèbres. La chambre que j'occupe en ce moment est comme une catédrale en miniature, elle ne reçoit de jour que par une fenêtre très-haute, à laquelle on a ajouté grille, treillis de fer et abat-jour. Cela ne ressemble poas mal à un tombeau. Le matin on ouvre ma porte à sept heoures; je rentre à la nuit et je suis sous clef jusqu'au matin. Je mange le pain blanc de la prison, qui est bon; je prends la soupe maigre et me procure le surplus de ce qu'il me faut au restaurant. En ce moment où le zéle des anmis est grand pour les détenus politiques, nous ne manquons pas de rhum, eau de cerise, cognac, vins de Bordeaux et autres. J'en ai encore mon buffet garni. Je n'éprouve guère d'autre privation que celle de ne pas faire tous les jours deux lieues le soir après d&icric;ner; au lieu de m'en lever plus matin, j'en dors davantage; ce qui m'amollit et me rend parasseux.

   Comme je suis condamné à plus d'un an de prison, je paie à l'établissement 18 francs par mois de pension pour rester à Paris. C'est un impôt sur la captivité tu vois que le gouvernement sait fair argent de tout. Si je ne pouvais payer ces 18 francs, il me faudrait aller à Doullens ou je nais où.

  Je travaillr fr mon mieux ` une brochure qui paraîtra bientôt.

  Guillemin part demain pour Genève; il va chercher une somme de 24,000 francs pour faire le cautionnement d'un nouveau journal. J'ai l'espoir que celui-ci réussira encore miuex que l'autre et ne me coûtera pas de procès. Les porcès m'ont produit tout ce que je pouvais en attendre; ce moyen est usé et je m'en abstiendrai à l'avenir. Que n'ai-je en ce moment quatre cervelles! ou que ne puis-je prendre des ouvriers pour travailler à mon compte come tu prends des copgnons pour travailler au tien! Je gagnerais plus que mon pesant d'argent tous les six mois. Mon ibraire m'offre 2,000 francs par mois si je veux lui faire une Revue mensuelle. Il me fait parler de tous les côtés pour que j'accepte. Si je te fais part de cette circonstance, c'est pour que tu sois convaincu qu'on ne me regards pas ici comme un homme mort, et qu'on attend quelque chose de moi, mais tu sais aussi que je ne me conduis pas par des considérations d'argent; je n'accepterai donc les offres de mon libraire que si je ne puis faire autre chose de moins lucratif, sans doute, mais selon moi de plus utile au public. Car vois-tu, j'appartiens au public, et je dois avant tout le respecter.

  Bonjour, mon cher Charles.

     Ton frère

P.-J. PROUDHON


1. Proudhon, P-J. (1875) Correspondances Tome Troisème, pp. 28-30; Paris: Libraire Internationale


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